Corps de plantes
2023 - en cours/ongoing
Photographies d'enquête
Vues d'exposition de restitution, Association 47-2, Cosne-sur-Loire
Photographies d'enquête
Vues d'exposition de restitution, Association 47-2, Cosne-sur-Loire
Corps de plantes est une recherche initiée pendant ma résidence à Quarante-sept deux. Partant de la rencontre de deux herboristes cueilleuses en Bourgogne-Morvan, j'explore les liens existants entre corps des plantes et corps des femmes à travers une recherche et des rencontres avec les savoirs et les pratiques médicinales.
Les travaux de Capucine Crosnier montrent qu'en Europe, la connaissance des femmes en matière médicinale était ancienne, et leur place centrale dans le soin des corps et des maux spécifiquement féminins, aux différents âges de la vie.
Le·a cueilleur·se, en particulier de plantes sauvages, cueille dans un contact actif avec la plante dans son milieu, son énergie, ses cycles. Parmi ses contenants de récolte se trouvent des draps et sacs de coton récupéré et transformé, faits à la main. Des formes en apparence simples, en fait très ajustées aux plantes cueillies et aux corps du·de la cueilleur·se.
Encore aujourd’hui, les trois quarts des médicaments conservent une origine végétale. Les molécules tinctoriales que contiennent les plantes sont défensives pour elles-mêmes. Dans le cas de soins usant certains tanins et d’autres polyphénols en particulier, ce sont bien des forces végétales que nous transférons des plantes vers nos propres corps.
Les pigments colorés de plusieurs plantes liées à la sphère féminines sont ainsi transférés par la teinture dans le tissu constituant les poches de cueillette : l’achillée millefeuille, le millepertuis, révèlent leurs propres puissances par la couleur.
Les tissus proviennent de vêtements féminins blancs. Le projet fait également écho aux pockets, ces poches que les femmes de tous les milieux sociaux se confectionnaient pour mettre sous leurs robes, et qu’elles apprenaient à faire à leurs filles.
Par le faire ensemble, le projet propose de suivre collectivement ce processus de récupération des corps, des liens et des savoirs.
Corps de plantes is an art and research project I began during my residency at Quarante-sept deux. Owing to the meeting between two herbalist-gatherers in Burgundy-Morvan, I explores the links between the bodies of plants and the bodies of women through research and encounters with medicinal knowledge and practices in Burgundy-Morvan.
Capucine Crosnier's research shows that in Europe, women's knowledge of medicinal care dates back a long time. Women played a central role in the care of women's bodies and specific cures at different stages of life.
The gatherer, particularly of wild plants, gathers in active contact contact with the plant in its environment, its energy and its cycles. Among the harvest containers are sheets and bags made from recycled and transformed cotton by hand. The seemingly simple shapes simple, but in fact highly adapted to the plants picked and the bodies of the the picker.
Even today, three quarters of all medicines are still of plant origin. The tinctorial molecules contained in plants are self-defensive. In the case of treatments using certain tannins and other polyphenols in particular, it is indeed plant forces that we are transferring from plants to our own bodies.
The coloured pigments of several plants linked to the feminine sphere are thus transferred by the dye into the fabric making up the picking bags: yarrow and St John's wort reveal their own powers through colour.
The fabrics come from white women's clothing. The project also echoes the pockets that women from all walks of life used to make for themselves to wear under their dresses, and which they taught their daughters to make.
By making together, the project proposes to follow collectively this process of reclaiming bodies, links and knowledge.
Les travaux de Capucine Crosnier montrent qu'en Europe, la connaissance des femmes en matière médicinale était ancienne, et leur place centrale dans le soin des corps et des maux spécifiquement féminins, aux différents âges de la vie.
Le·a cueilleur·se, en particulier de plantes sauvages, cueille dans un contact actif avec la plante dans son milieu, son énergie, ses cycles. Parmi ses contenants de récolte se trouvent des draps et sacs de coton récupéré et transformé, faits à la main. Des formes en apparence simples, en fait très ajustées aux plantes cueillies et aux corps du·de la cueilleur·se.
Encore aujourd’hui, les trois quarts des médicaments conservent une origine végétale. Les molécules tinctoriales que contiennent les plantes sont défensives pour elles-mêmes. Dans le cas de soins usant certains tanins et d’autres polyphénols en particulier, ce sont bien des forces végétales que nous transférons des plantes vers nos propres corps.
Les pigments colorés de plusieurs plantes liées à la sphère féminines sont ainsi transférés par la teinture dans le tissu constituant les poches de cueillette : l’achillée millefeuille, le millepertuis, révèlent leurs propres puissances par la couleur.
Les tissus proviennent de vêtements féminins blancs. Le projet fait également écho aux pockets, ces poches que les femmes de tous les milieux sociaux se confectionnaient pour mettre sous leurs robes, et qu’elles apprenaient à faire à leurs filles.
Par le faire ensemble, le projet propose de suivre collectivement ce processus de récupération des corps, des liens et des savoirs.
Corps de plantes is an art and research project I began during my residency at Quarante-sept deux. Owing to the meeting between two herbalist-gatherers in Burgundy-Morvan, I explores the links between the bodies of plants and the bodies of women through research and encounters with medicinal knowledge and practices in Burgundy-Morvan.
Capucine Crosnier's research shows that in Europe, women's knowledge of medicinal care dates back a long time. Women played a central role in the care of women's bodies and specific cures at different stages of life.
The gatherer, particularly of wild plants, gathers in active contact contact with the plant in its environment, its energy and its cycles. Among the harvest containers are sheets and bags made from recycled and transformed cotton by hand. The seemingly simple shapes simple, but in fact highly adapted to the plants picked and the bodies of the the picker.
Even today, three quarters of all medicines are still of plant origin. The tinctorial molecules contained in plants are self-defensive. In the case of treatments using certain tannins and other polyphenols in particular, it is indeed plant forces that we are transferring from plants to our own bodies.
The coloured pigments of several plants linked to the feminine sphere are thus transferred by the dye into the fabric making up the picking bags: yarrow and St John's wort reveal their own powers through colour.
The fabrics come from white women's clothing. The project also echoes the pockets that women from all walks of life used to make for themselves to wear under their dresses, and which they taught their daughters to make.
By making together, the project proposes to follow collectively this process of reclaiming bodies, links and knowledge.