"Jean-Pierre Brazs utilise un vocabulaire de signes pour construire des récits visuels. Il les nomme « Dits » en référence à l’expression « Lieux dits ». Agnès Prévost, quant à elle, a suivi le passeur qui marche devant elle et lui transmet les histoires qui fondent le terrain qu’elle arpente. Tout comme les noms sont des signes qui nous apprennent l’histoire et la géographie des lieux. « Liés à l’histoire, aux usages, les noms assurent une mémoire collective des relations entre humains et lieux. Ces précieux indices nous ménagent inconsciemment une place dans cette histoire. » affirme Agnès Prévost, qui s’intéresse à la manière dont la langue révèle notre rapport au monde."
 
"Agnès Prévost" - Jean-François Danon. Catalogue de l'exposition "4+1", Montherlant, Château, 2017.
"Agnès Prévost ne peint pas dans son atelier, ne dessine pas de mémoire mais travaille dans ou presqu’à-même la nature. L’artiste coupe une feuille de rhubarbe qu’elle vafaire dialoguer avec une feuille de papier à travers la gouache, feuille contre feuille. C’est bien alors cette gestuelle attentive, délicate qui va créer une empreinte. Agencée et découpée en quatre quarts légèrement décalés, elle va créer un tableau. Il n’y a pas d’outils du peintre, juste la main. « L’art se fait avec les mains » écrivait Henri Focillon dans Éloge de la main. Ce dialogue, pour reprendre ce mot qui est lui est cher, donne naissance à ce que certains rangeront trop vite dans des catégories comme gravure, calligraphie, radiographie. Mieux vaut renoncer à cette typologie et se laisser embarquer dans les plis de ces vastes territoires qui, bien que couchés sur le papier, dessinent monts et vallées.(...)"
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