Transmissions végétales
#1
Solstice 2020
Xème arrt, Paris
The Window/ Laboratoire d’expérimentations artistiques en milieu urbain
avec Nicolas Guillemin

fr
Au cours de la recherche artistique Transmissions végétales, notre souhait en tant qu’artistes était d’observer de plus près les plantes ainsi que les relations humains-plantes. Nous avons essayé de saisir ce que le monde végétal, antérieur au monde humain, communique à ce dernier. Les découvertes récentes en biologie végétale attestent bien que les plantes ne se réduisent pas à une nature muette, des « choses » ou de simples ornements. Elles apparaissent comme des formes de vies : des vies sensibles, des sois spécifiques. On peut alors envisager la relation entre une plante et un humain comme une relation entre deux sois, distincts, étrangers, ou familiers. La relation que nous entretenons aux plantes est alors plus profonde.
Dans le cadre de l’invitation à The Window, nous avons interrogé des commerçants des abords proches de l’espace d’exposition dans le quartier Strasbourg Saint-Denis du Xème arrondissement. Nous en avons rassemblé des propos et des images, discutés lors d’un workshop à The Window avec Julien Blanc et Richard Raymond, éco-anthropologues et Ariane Leblanc, coordinatrice de la Semeuse aux Laboratoires d’Aubervilliers.
Nicolas Guillemin a identifié dans les témoignages et les conversations plusieurs affects partagés entre plantes et humains : fixité et mobilité, douceur et rudesse, prospérité et adversité. De là est née la série de dessins Ce que m’ont dit les plantes.
Dans la série L’Atlas des graines, Agnès Prévost s’intéresse aux formes spécifiques des graines disséminées par le vent telles que les ailes, aigrettes de poil, capsules déhiscentes. Elle utilise alors la photographie pour les placer en rapport direct avec des fragments de cartes de périodes diverses, afin de produire un mélange, à la fois visuel et sensible grâce à la variété de textures, entre formes naturelles et dessins humains géographiques ou climatiques terrestres.
L’exposition est devenu un affichage de rue, qui s'inspire de la forme naturelle de la dispersion des graines assurée par les mouvements aérien, aquatique, ou animal. Sous forme d’affiches, dessins et photographies ont été dispersés, collés à différentes hauteurs, plus ou moins visibles, sur des murs et des surfaces urbaines du Xème arrondissement. Cette dissémination d’affiches est un hommage à la manière dont les graines sont omniprésentes autour de nous, dans les territoires ruraux aussi bien qu’urbains. L’exposition s’est tenue le 20 juin 2020, pendant toute la durée du jour dans la vitrine de la galerie-laboratoire The Window et les rues adjacentes. Ce jour est celui du solstice d’été qui marque la plus longue période d’ensoleillement quotidien annuel pour les plantes. Des performances rythmant l’écoulement du jour le plus long de l’année ont été proposées en lien avec les éditions.
N.G. et A.P.

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en
In the artistic research Transmissions végétales, our wish as artists was to take a closer look at plants and the human-plant relationship. We tried to understand what the plant world, which predates the human world, communicates to the latter. Recent discoveries in plant biology have shown that plants are not just silent creatures, "things" or simple ornaments. They appear as forms of life: sensitive lives, specific beings. The relationship between a plant and a human can then be seen as a relationship between two beings, distinct, foreign, or familiar. The relationship we have with plants is then more profound.
We interviewed shopkeepers in the vicinity of the exhibition space in the Strasbourg Saint-Denis district of the 10th arrondissement. We collected words and images, which were discussed during a workshop at The Window.
Nicolas Guillemin identified in the conversations several affects shared between plants and humans: fixity and mobility, gentleness and harshness, prosperity and adversity. This led to the series of drawings Ce que m'ont dit les plantes.
In the series L'Atlas des graines, Agnès Prévost is interested in the specific forms of seeds disseminated by the wind, such as wings, hairy egrets and dehiscent capsules. She then uses photography to place them in direct relation to fragments of maps from various periods, in order to produce a mixture, both visual and sensitive thanks to the variety of textures, between natural forms and human geographical or climatic drawings of the Earth.
The exhibition has become a street display, inspired by seed dispersal provided by air, water, or animal movement. In the form of posters, drawings and photographs were scattered, stuck at different heights, more or less visible, on walls and urban surfaces of the 10th arrondissement. This scattering of posters is a tribute to the way in which seeds are omnipresent around us, in rural as well as urban territories. The exhibition was held on 20 June 2020: day of the summer solstice, which marks the longest period of daily sunlight for plants in a year.
N.G. & A.P.

See also the artist book

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